jeudi 28 mai 2009

LES GNOMES

LES GNOMES



J'ai vu un gnome quand j'étais gamine : il était de petite taille, brunâtre et sa forme, bien que rappelant celle d'un humain, n'était pas celle d'un homme. Il y avait autour de lui comme un halo de chaleur qui rendait vibrants et flous les contours de sa silhouette. J'étais dans un landier au bord de la falaise sur la Côte sauvage de la belle Bretagne et j'étais en route pour apporter son déjeuner à mon papa qui pêchait sur son rocher : un sandwhich aux rillettes, une gourde d'eau avec un peu de sirop de citron, un morceau de camembert et une banane.



Quand je vis cette forme accroupie dans la lande, je restai pétrifiée et sans souffle devant cette présence qui me tournait le dos. Il bougeait quelque chose que je ne voyais pas et creusait, me sembla-t-il, la terre en cet endroit. Très vite, il dut sentir ma présence, fit une pirouette extraordinairement rapide et disparut sur le champ.



C'est parce qu'il se volatilisa littéralement que je compris qu'il n'était pas un être du monde ordinaire et prenant mes jambes à mon cou, encore tremblante de cette étrange apparition, je courus de toute la force de mes petites jambes vers la maison, oubliant du coup le déjeuner de papa.



Quand je racontai avec mes mots d'enfant cette incroyable rencontre, maman la mit sur le compte de mon imagination débordante et elle calma ma panique en tentant de me dire que j'avais rêvé ou bien que c'était un nain qui avait pris peur de moi. Papa, lui, me parla plus tard dans la soirée des korrigans, esprits qui courent sur la lande dans les pays celtes et il enflamma mon imaginaire de formes nouvelles : les ondines et les sylphides qui peuplèrent mes rêves pendant longtemps.



Ce n'est qu'autour de ma quarantaine, alors que je me réfugiais en fin de semaine dans les montagnes proches de Vence, que je m'intéressais à nouveau aux esprits de la Terre.



Très imprégnée par la culture spirituelle et magique des Amérindiens, j'avais acquis aux USA, au hasard de mes longues visites dans les librairies ésotériques, un ouvrage sur le chamanisme. Ce livre proposait de créer sa propre Roue-Medecine et de rentrer en contact par des méditations précises avec les esprits de la nature. Méditation avec un arbre ou bien un cristal ; tout cela m'enchantait et me ramenait à une vision animiste et spirituelle du monde qui faisait en moi un écho profond.



Communiquer avec un arbre ne fut pas trop difficile : je les ai toujours regardé comme des entités à part entière et non comme de simples végétaux évolués. Je fis donc de multiples échanges avec eux et j'y trouvai un plaisir mystérieux et indéfinissable. C'était comme si l'âme du monde battait à nouveau en moi grâce à ces rencontres avec un chêne, un pin, un pommier, un eucalyptus, un olivier.



Durant mon adolescence, c'était un marronnier faisant face à la fenêtre de ma chambre qui recevait mes confidences quand j'étais triste et frustrée de l'injustice et la méchanceté du monde. J'aimais aussi beaucoup le cèdre splendide du Parc Richelieu, plusieurs fois centenaire, pas loin de notre immeuble.



Je repris donc dans ces montagnes l'habitude de saluer les arbres, de leur parler à voix haute, de caresser leur écorce tiède et rugueuse. Petit à petit, je repris contact avec ma nature de magicienne et finis par moins ressentir le vide laissé par le deuil de ma dernière liaison illusoire avec un chéri au coeur sec.



Méditer avec les pierre m'enchanta encore plus. Je me procurai une belle collection de pierres semi-précieuses que je choisis selon leur aspect, leur couleur et surtout leurs vertus thérapeutiques. A chaque chakra, sa couleur et ses cristaux en résonance et je jouais comme une apprentie sorcière avec ces beautés pures et naturelles.



Sur le plateau du Col de Vence, au hasard de mes promenades, j'explorais les roches karstiques dites du Village Nègre et restais fascinée par l'étrange tellurisme de ce lieu assez connu pour ses atterrissages et apparitions d'engins extra-terrestres. A force de balades solo dans ce lieu mystérieux et magnétique, je découvris un cercle naturel de roches et j'y cachais une Roue-Medecine propre à mes méditations : pierre jaune à l'Est, Pierre rouge au Sud, noire à l'Ouest et blanche au Nord.



Et dans ce cercle, je finis par reconnaitre une roche-mère accotée à une roche-père. Ce couple de géants pétrifiés dominait ce peuple tellurique et je restais de longs moments à les contempler jusqu'à ce qu'ils livrent leur différents visages. Chez la roche-mère, je découvris une égyptienne de profil, une femme-guerrière, une maman souriante et une reine rêveuse morte de mal d'amour. Quant à la roche-père, elle recélait un chevalier du temps des Croisades, un lutin souriant, un indien prostré dans le Monde du Rêve et un moine. Il suffit de les aimer et de croire pour que les êtres du monde minéral vous révèlent quelques unes de leurs faces cachées.



Aussi je pris grand plaisir à parcourir ce plateau aride de pierres, de caillasses et blocs karstiques et j'y puisais une nourriture pour l'âme et le coeur bien au-delà de ce que m'offrent souvent les humains bien souvent vampiriques.



Le temps passa et mon deuil amoureux se termina ; je recouvrais ma vitalité, ma joie de vivre, ma curiosité et une santé plus florissante. A chacune de mes visites à mon cercle devenu sacré, j'amenais un présent sous forme de billes irisées, de cristaux en quartz rose ou de carrés de sucre dont les esprits de la Terre raffolent.



Dans cet échange fraternel et magique, je trouvais mon compte de sérénité, de bonheur et une certaine forme de plénitude que seules les pierres peuvent me donner.



Mais comme on n'abandonne par facilement son cerveau cartésien matérialiste qui est notre allégeance aux maître de ce bas monde, je nomme Satan, une petite voix un rien diabolique me susurra un jour que tout cela n'avait aucun sens et que je n'avais pas la moindre preuve que les esprits de la Terre, s'ils existaient vraiment, communiquaient avec moi dans mes rituels.



L'ennemi le plus puissant et le plus vil est toujours intérieur : personne ne peut vous faire ce qu'une certaine forme de votre propre mental peut vous faire. Ce poison qu'on appelle rationalité ligote nos élans mystiques, paralyse nos efforts de transcendance, diminue notre accès à la félicité, sabote toute magie, pourrit nos prières et nous rejette dans la pauvreté et le désespoir d'un monde de matière inanimée et morte où nous végétons dans un matérialisme qui détruit l'âme.



Je vous le dis, l'ennemi intérieur que j'avais tenu à l'écart trop longtemps, se vengea. Sous son influence pernicieuse, il me fallait à présent une preuve qu'il y avait bien un contact entre moi et les esprit de la nature. Cette méchante pensée prit de l'ampleur et introduisit un doute caustique sur la magie de mes rencontres avec les esprits de la terre. Finalement, j'allais moins souvent méditer dans mon cercle sacré et m'attristais du vide intérieur qui s'installa en moi.



Ce fut un rêve, un songe inspiré qui me rendit à la magie du monde spirituel. Un après-midi glacé où je me résignais à une sieste tant le froid dehors était mordant, je plongeais dans le monde astral et laissais mon corps physique au chaud au creux du lit de ma gentille caravane.



Avec mon corps de rêve, je marchais à présent sur une plage un peu morne dans une bizarre lumière rosée et je regardais avec attention ce sable si blanc que je foulais avec mes pieds nus. C'était si moelleux et tendre que j'avais un immense plaisir à marcher ainsi, seule dans cet endroit isolé et empli de présences invisibles.



Tout à coup, m'apparut l'entrée d'une grotte proche de la mer, et moi, si peureuse des endroits clos, j'y pénétrai sans hésitation et progressai dans un goulet sombre dont je sentais qu'il menait vers un endroit secret que je me devais de découvrir. Puis la lumière revint et j'écarquillais mes yeux sur la vision d'une immense caverne où régnait, venue de nulle part et de partout en même temps, une lumière rose accompagnée d'un douce musique. J'étais comme à l'intérieur d'un cristal géant et toutes les parois de la grotte n'étaient que formation de cristal clair. Au sol, mes pieds avançaient sur un tapis de cristaux magnifiques, taillés de diverses façons. Curieusement, leurs arêtes tranchantes ne me blessaient pas les pieds. Je sentis une injonction qui me poussa à ramasser ces cristaux que je foulais ; quelqu'un me disait que "c'est tout pour toi" et que je pouvais y puiser à volonté.



Et c'est ce que je fis, toute à la joie de ramener ces trésors de la Terre pour mes amis, mes élèves, mes patients. Je remplissais mes poches de ces merveilleuses pierres de lumière avec la certitude que c'était non seulement permis mais voulu par ces présences bienveillantes et invisibles qui peuplaient cette grotte d'Ali Baba et qui s'amusaient de mon émerveillement enfantin.



La sonnerie de mon réveil m'arracha sans ambages à ce monde souterrain mystérieux ; je cherchais à tâtons quelques secondes les cristaux recueillis tant leur contact avait été tangible et palpable. Je revins de cette visite dans les replis d'un univers caché avec la certitude que cette offrande de cristaux était la preuve de la bienveillance des esprits de la Terre à l'égard d ma petite personne.



Depuis je perpétue en toute quiétude mon culte discret au monde des esprits de la nature et je garde en mon coeur le trésor de ce partage sacré avec l'âme de la Terre.

jeudi 26 mars 2009

la boule magique

La boule magique

Il est vrai qu'il était impossible de prévoir la crue de la Cagne qui pouvait signer la perte définitive de ma boule de cristal. Cette perte était symboliquement lourde et je m'interrogeais sur ses raisons profondes.

Au commencement de cette histoire, il y eut l'idée qu'il me fallait, après son achat, purifier cette boule de cristal avant qu'elle ne me serve de miroir magique. Cette idée m'était venue dans un songe, une nuit de pleine lune. Et comme j'entretiens depuis quelques années un lien de fraternité avec l'esprit de cette rivière, je me dis que ses eaux seraient les plus propices à cette purification rituelle.

Quand je descendis vers la rivière, je regardai le paysage autour de moi et jouissais de sa beauté et de l'ordre qui émanait de cette montagne proche de la Côte d'Azur. Tout était paix et harmonie ici et c'est dans ce lieu béni des dieux que je m'octroyais le luxe du temps pour écrire des petites histoires murmurées à mon oreille par mon ange. A chaque promenade, j'apportais des petits trésors comme présents à notre Mère Nature et pour la Cagne en particulier, c'était de merveilleuses billes irisées de toutes les couleurs que j'offrais comme remerciement et hommage à l'esprit des eaux, à l'ondine de la rivière.

Il n'est pas besoin d'avoir été élevé aux Indes, en Afrique, en Asie ou en Australie pour vivre naturellement un chamanisme animisme de bon aloi. Chez moi, c'est simplement ma nature profonde qui parle depuis toujours et je fais cohabiter sans trop de conflit une femme cartésienne analytique avec la magicienne tarologue astrologue bobologue éprise de signes et sensible aux messages des mondes spirituels.

Ce jour-là, je descendais par les champs voir la Cagne. Armée de mon baton magique à tête de serpent et chargée du sac à dos contenant tout mon nécessaire, je passais par cette belle campagne, la chienne Lassie, folle de joie, gambadant à mes côtés. Les eaux de la petite rivière étaient claires et je m'assis sur sa rive dans un coude, me mettant à l'abri des regards des gens du village puis je déployais sur la couverture tous mes trésors : une pochette en velours contenant des pierres semi-précieuses, le couteau magique à manche blanc, la petite flasque en étain remplie d'un alcool exotique et une barre de chocolat.

Je m'installais bien confortablement et ôtais mes bagues. Je les mis avec les cristaux dans un petit bassin naturel de la rivière. Tous ensemble composaient ainsi un joli tableau de couleurs et de lumières dansantes et je m'enfonçais doucement dans une rêverie méditative, écoutant les eaux de la Cagne, essayant de capter un message, une idée inspirée, un petit signe. Le soleil dansait dans le remous transparent de l'eau qui coulait m'entrainant progressivement vers un autre monde, mon esprit vagabondant avec les ondines du lieu et jouant à un jeu secret dans cet univers impalpable et indicible. C'étaient de longs et délicieux moments où se manifestait chez moi comme une capacité de dédoublement, restant dans le corps physique sur le bord de la rivière mais flottant en même temps en esprit ailleurs dans un monde où je faisais commerce avec les divinités invisibles de la nature.

Soudain me vint l'idée pressante, comme une injonction, de confier ma boule de cristal aux eaux de la Cagne pour sept jours. Bien entendu, la femme cartésienne en moi protesta, trouva cette idée absurde ou tout au moins risquée. Des chasseurs ou des promeneurs de toute sorte passaient par cete endroit de la rivière pour utiliser un petit pont de pierres entassées permettant l'accès à l'autre rive vers d'autres champs. Mais l'idée de laisser la boule dans la rivière était impérieuse ; il fallait que je fasse le test de faire confiance à l'esprit de la rivière et que je lui prête en quelque sorte cette boule de cristal récemment acquise. C'était à la fois un jeu, un défi et un rituel initiatique.

Je dégustais pensivement ma barre de chocolat, m'autorisais une rasade de cette douce liqueur dans la flasque d'étain offerte par Sophie et en final je décidais d'obéir à cette injonction venue d'ailleurs. Je repris aux eaux de la rivière mes bagues, le couteau et les cristaux purifiés et après une dernière prière à la Cagne, je lui confiais pour sept jours ma boule de cristal.

Bien mal m'en pris car dans la semaine qui suivit, de violents orages de montagne amenèrent le débordement des eaux boueuses de la Cagne sur tous les champs alentour.

Qaund je revins sur les lieux, au spectacle que je vis, je compris que la chance n'était pas de mon côté. Il y avait tellement de branches emmêlées à des herbes arrachées que je ne pouvais même plus reconnaitre l'endroit exact où j'avais déposé ma boule. Les grosses pierres avaient complètement changé de place, charriées par la violence de l'eau furieuse. Le petit pont naturel n'existait plus et il n'en restait pas la moindre trace. Sans les arbres en place, j'aurais perdu tout point de repère, les bords de la rivière ayant été complètement remodelés par la boue.

Sans conviction, j'explorais avec précaution cette ère de paix à présent dévastée par la boue et encombrée de branches torturées ; et surtout je cherchais la leçon à tirer de cette aventure. D'un côté, je pouvais accepter que la Cagne garde ma boule pour elle et l'emmène à la fin vers la mer proche. En tout cas, je préferais cela à l'idée qu'elle aurait été trouvée et prise par quelqu'un de passage. Mais de l'autre côté, c'était dur de lâcher. J'avais certes pris le risque de la perdre mais les circonstances me forçaient à un don que je n'avais pas vraiment anticipé. Comme toujours, je cherchais le sens caché de cette histoire, une révélation ou une leçon et malgré l'évidence de sa disparition, je continuais à laisser mon regard errer à la recherche du cristal.

Soudain, mes yeux fixèrent tout à coup une forme transparente qui effleurait à peine de la boue juste à mes pieds ; je mis la main vers cette chose étrange et extrayais de l'eau brune... ma boule de cristal !! Elle était là, au creux de ma man, à peine salie et tout à fait intacte !

Par quel mystère cette crue qui avait bousculé arbres, branches et pierres avec sauvagerie avait-elle sauvegardé de ce déluge ma boule de cristal demeuréeen place ou presque, dans cet endroit devenu entre temps méconnaissable. En tout cas, j'y vis le clin d'oeil aimant de la deva (ange/esprit) de la rivière et emportais, folle de joie, la boule chargée de ce message d'amour et de complicité !!

jeudi 11 décembre 2008



L'intérêt de mes petites nouvelles tient au fait qu'elles sont tout à fait authentiques... bonne lecture !


MAGIE DE NOEL

Sa grande natte sel et poivre relevées en un chignon sage dans la nuque, Mrs Chun Yi Yinchuan dessinait sur le tableau noir de la classe les caractères chinois de la leçon du jour, nous assurant avec humour que le mandarin est une langue très facile à apprendre. Elle avait toujours le sourire pour nous encourager à assimiler ce qui nous paraissait impossible ; non seulement mémoriser les nombreux traits d'un caractère, ce qui n'était déjà pas une mince affaire, mais il fallait aussi les tracer dans un ordre précis sous peine de passer pour un illettré.

A vrai dire, en chinois, même avec les deux mille caractères que je finis par connaître à peu près, je restais une illetrée, parfaitement incapable de déchiffrer un simple article de journal. Mais qu'importe, c'est plaisir d'étudier qui fut ma récompense.

Au collège, ce jour-là fut un peu spécial : c'était le dernier cours avant les vacances scolaires de fin d'année et Mrs Yinchuan nous fit le cadeau de nous raconter une vraie histoire de Noël.

Alors qu'elle vivait son enfance à Harbin dans la Chine précommuniste, sa famille avait une immense inquiétude depuis des mois. En effet la santé de son petit frère An-An était la préoccupation de tout le monde dans ce palais.

Quand le docteur sortait de la chambre du petit garçon, il parlait souvent à voix basse à la mère de l'enfant et cela la faisait toujours pleurer.

La nounou russe de la petite Chun Yi qui avait neuf ans à cette époque, finit par attirer la petite vers un des grands salons de réception. Elle lui expliqua que son petit frère avait une grave maladie, une tuberculose osseuse pour tout dire. Si son genou qui suppurait depuis des mois ne guérissait pas rapidement, le chirurgien serait obligé de l'amputer de sa jambe pour lui sauver la vie.

Chun Yi fut très bouleversée par une telle menace sur la vie de An-An, et même si elle n'était pas en âge de comprendre la nature de ce mal qui le rongeait, elle avait bien deviné tout ce que signifiait cette épée de Damoclès suspendue au-dessus de la fragile petite tête de son frère. Sa nounou se mit à genoux et enseigna à la petite une prière à Saint Nicolas, en lui enjoignant de la dire souvent avec tout son coeur pour faire demande de la guérison de An-An.

Cela se passait autour de Noël, un Noël qui ne serait célébré que par la nounou russe orthodoxe car elle était bien entendu la seule à donner sens à la naissance de Jésus, lui aussi un enfant.

Le dernier emplâtre qu'on avait mis sur le genou du petit malade suintait ce mal pernicieux et le petit restait allongé dans la pénombre de sa chambre rétrécie par le chagrin. Il souffrait sans mot, impuissant à maîtriser cette bête qui le rongeait depuis trop longtemps déjà. Chun Yi, dans la chambre voisine, gagnée par la transe de la prière, se remit à genoux et récita avec toutes les larmes de son petit coeur d'enfant la supplique à Saint Nicolas. Elle contemplait à travers l'eau de ses yeux éplorés l'image du Saint dans le cadre d'icône que la nounou avait placé sur sa table de chevet derrière la veilleuse en verre rouge. A la lumière dansante de cette flamme, porte ouverte vers le monde spirituel, la petite Chun Yi pria très longtemps comme on sait prier quand une foi pure et puissante habite notre être.

Le docteur devait revenir dans trois jours et si la plaie du genou n'était pas en voie de guérison, il emmènerait le petit garçon à l'hôpital pour qu'on procède à une chirurgie d'amputation devenue vitale.

La journée du lendemain s'écoula monotone dans l'ambiance devenue pesante d'angoisse et de murmures du palais de sa famille.

Chun Yi se fit aussi invisible que possible et éhappa même aux leçons du matin tant le remue-ménage feutré autour de An-An occupait tout le monde, des tantes aux oncles ainsi que la nombreuse domesticité qui cohabitait dans le palais. Chun Yi revint souvent se mettre à genoux devant l'icône de Saint Nicolas et s'abima dans une longue conversation avec cet homme qui aima et protégea les enfants en d'autres temps contre de grands malheurs.

La fièvre qui persistait à brûler le corps du peti An-An l'amena à un délire à la limite du coma et on le veilla jour et nuit jusqu'au jour fatidique où le médecin prendrait sa décision. L'issue était claire et le temps qui passait filait vers l'inéluctable amputation.
Chun Yi redoubla de prières, tellement elle était convaincue dans sa foi d'enfant que Saint Nicolas l'entendait, l'écoutait même et certaine qu'il prendrait pitié de son petit frère à présent condamné. Finalement, la veille de la visite du chirurgien, elle s'endormit et plongea dans un rêve radieux où elle vit Saint Nicolas s'approcher de An-An, lui imposer sa main douce sur le genou et le guérir. Elle s'éveilla de ce rêve certaine que c'était arrivé!

Le lendemain matin, le docteur était dans le couloir et parlait gravement à la mère qui pleurait sans bruit. Il pénétra enfin dans la chambre du petit garçon et Chun Yi se cacha dans le couloir pour attendre, attendre... de longues minutes qui duraient comme de longues heures. Enfin le docteur sortit de sa chambre. Il avait l'air à la fois réjoui et aussi perplexe. Il annonça bien haut qu'il y avait eu sûrement un miracle qui avait eu lieu dans cette maison, car le genou de An-An semblait presque normal pour ne pas dire guéri.

En fait, la guérison fut reconnue comme totale et complète en quelques jours et ceci sans la moindre explication possible si ce n'est par les prières secrètes dont Chun Yi ne parla jamais.

La nounou russe voyant la petite Chun Yi radieuse bien qu'épuisée par ses longues veillées de prières l'emmena en secret, quelques jours plus tard, dans un lieu consacré à Saint Nicolas.

C'était une petite chapelle construite dans la gare même de Harbin en remerciement d'un miracle attribué à Saint Nicolas.

Mrs Yinchuan poursuivit son récit émouvant et nous raconta comment une petite fille qui avait échappé à l'attention de ses parents faisant leurs adieux s'était retrouvée sur les rails ; et comment elle fut sauvée par un monsieur mystérieux à barbe blanche. Le saint homme la souleva juste avant le passage de la locomotive qui allait l'écraser. La description qu'en fit la petite miraculée ne laissa pas de doute ; il ne s'agissait bien de Saint Nicolas car personne d'autre que la petite ne vit cet homme.

En reconnaissance de la guérison miraculeuse de son frère, Mrs Yinchuan devint catholique. Mais ce qui m'enchanta surtout, c'est la lumière dans les yeux de mon professeur quand elle nous parla de sa foi en Saint Nicolas et en Dieu. Je ne pouvais pas douter qu'elle avait bien parlé au Ciel et qu'elle avait été entendue !!

samedi 23 août 2008

les montres

Tous les instruments qui mesurent le temps, et les montres tout particulièrement, ont toujours eu une grande importance dans ma vie : horloge, pendule, sablier, chronomètre, cadran solaire, astrolabe, montre à gousset, montre bracelet. Une des clefs de ce mystérieux intérêt est peut-être que je suis du signe du Capricorne ce qui me met sous la gouvernance de Saturne, le Gardien du Temps. Conscience aïgue du temps qui passe, du temps écoulé, du temps présent, du temps qui reste... qu'importe, pourvu qu'on puisse mesurer le temps !

Dans ma famille, les montres ont leur place de marque. Mon grand-père paternel réparait pour son plaisir les montres et papa nous raconta comment ce père étudiait pour trouver un mécanisme de mouvement perpétuel avant l'heure. La montre de grand-père était une montre à gousset en argent et elle demeure l'un des trois objets précieux et intime qui nous reste de cet homme que je ne connus que quelques mois avant son décès. Quand grand-père mourut, sa montre s'arrêta net à l'heure exacte de son trépas et mes parents décidèrent de la garder figée à jamais à cette heure fatidique.

Quant à maman, elle déglingue toutes les montres en un temps record et je ne peux compter le nombre de montres qui finirent dans un tiroir détraquées ou bien à la poubelle pour avoir eu le mauvais sort d'appartenir quelque temps à ma mère.

Ma première montre, bien qu'elle fut en or, ne me plaisait pas tant que cela. Cadeau classique pour la communion solennelle, elle n'était pas mon style et il ne me fallut pas longtemps pour qu'elle s'arrête et que je la relègue parmi les objets inutiles, partiels ou mutilés que maman conserve précieusement dans ce fameux tiroir fourre-tout. Mon histoire avec les montres avait mal commencé et pendant longtemps, je choisis tout simplement de ne pas en porter.

Puis commença pour moi la valse des montres peu chères que je me choisis selon ma fantaisie ; je les aime voyantes, extravagantes même ou au minimum originales, de couleur vive ou avec un design particulier, voire unique. A partir de mes vingt ans, il me sembla avoir hérité de l'étrange don qu'a maman de les perturber jusqu'à l'arrêt final. Même si j'en prenais grand soin, la montre, au bout d'un certain temps, refusait de fonctionner. Et je pris donc l'habitude d'en changer souvent, contrainte et forcée par leur arrêt qui s'avérait souvent définitif. Je finis toutefois par remarquer que leur période de vie correspondait à un cycle de ma vie intérieure. Souvent chaque montre avait une durée de marche en relation étroite avec les sentiments que je portais à la personne qui me l'avait donnée ou avec qui j'étais en relation intime au moment où je l'avais acquise.

Par exemple, quand chez Nathalie ma montre bracelet en quartz liquide violet cassa net à une charnière, il ne me restait plus de doute qu'un cycle était révolu. Je l'avais achetée au début de ma liaison avec Peter et alors que nous étions aujourd'hui au bord de la rupture, cette montre me lâcha.

Nathalie qui avait vu l'incident, alla dans sa chambre et revint avec une montre swatch orange fluo qui ressemblait à un petit soleil et m'en fit cadeau. Ainsi j'appris à aimer regarder cette grosse montre, sa couleur tape à l'oeil et elle mesura avec diligence le temps qui passa.

Mais lorsque Nathalie rompit ses liens amicaux avec Willy qui était aussi mon ami, je sentis que ma relation avec Nathalie risquait le pire. D'ailleurs, c'est au moment où Willy me confiait au téléphone la raison de leur rupture que l'anneau qui cernait le boitier de la montre cassa net, sans raison, la rendant tout à fait irréparable. Sous l'influence psychique de la rupture de mes amis, cet objet tomba en morceaux ; et bien que par la suite je cherchais à recoller les bouts épars de nos sentiments, Nathalie devint impossible à joindre et j'acceptais en final de faire le deuil de notre courte amitié.

Une autre fois, à la veille de partir en voyage aux USA pour partager un temps précieux avec ma belle amie Dona, ma montre tomba net en arrêt. Inge qui voulait m'offrir un grigri symbolique de protection pour ce temps de vacances exceptionnelles, me donna, sans savoir que ma montre venait de casser, une montre ! Elle avait un beau bracelet de velours avec un joli pompon en soie noire. Cette montre mesura le temps de la joie de mes retrouvailles avec Dona, de nos rires, de nos longues interminables conversations, de nos larmes aussi. Sur le chemin du retour vers la France, le verre de cette montre tomba. Comme je ne m'en étais pas aperçue tout de suite, les aiguilles furent arrachées et je dus me résigner à jeter au fond de mon tiroir fourre-tout cet écran absurde, vide de sens, accroché à un bracelet devenu inutile. Fin des vacances !

L'année de mes quarante-neuf ans, j'achetai au Prisunic de Vence en urgence une petite montre bracelet métallique façon Rollex et bien qu'elle ne corresponde en rien à mon goût habituel, je trouvai cette montre sympathique et l'adoptai... pour un temps!

Mais quand arrivèrent mes cinquante ans, temps pour une initiation à une autre décade de ma vie, je reçus de mes amis toutes sortes de cadeaux... mais pas de montre ! Pourtant cela m'ennuyait de ne pas marquer cette étape symbolique par une nouvelle montre. Mais d'un autre côté, je n'avais pas envie d'en acheter une ; je voulais qu'elle vienne de quelqu'un de proche!

Seul espoir muet, restait Patricia, ma soeur, qui n'avait pas eu le temps de me voir pour célébrer mon anniversaire. Et bien que ce fut fin janvier, soit vingt jours après, nous finimes par nous mettre d'accord pour se voir dans un restaurant à Vence. Elle arriva, ravissante et enjouée et elle m'offrit deux petits paquets cadeaux violets. Dans le premier je découvris un luxueux foulard violet orné de sequins de la même couleur et un vernis à ongle mauve ; et dans un écrin que je pris pour une boite à parfum, ô surprise, il y avait une montre violette Kookaï. Vous ai-je dit que le violet est et demeure ma couleur fétiche ? Toujours est-il qu'au moment même où je sortis de son écrin cette petite merveille, me revint en mémoire le rêve de ma nuit précédente. I

Il ne me restait pas grand chose de ce songe nocturne mais par contre je me revis très nettement, vociférant et furieuse de devoir garder ma petite montre métallique façon Rollex ; et dans ce drôle de rêve, je pris cette montre innocente et la fracassais contre un mur, histoire d'en finir avec ma quarantaine et son cortège de mauvaises histoires d'amour à la noix!

Patricia trouva ce rêve intéressant et me raconta à son tour la difficulté qu'elle avait eu à me trouver un cadeau. En fait, la veille de se revoir, elle était allée à Cap 3000 qui offrait le choix d'une myriade de boutiques de toutes sortes et elle avait déambulé trois heures durant dans ce temple de la consommation... sans trouver un objet qui lui parlait. Contrariée par cette vaine escapade dans ce lieu marchand, elle avait dû se résigner à recommencer le lendemain à chercher quelque chose qui me conviendrait. Et juste avant de me rencontrer au restaurant, son attention fut heureusement captée par la vitrine d'un horloger bijoutier. Et parmi d'autres soeurs de diverses couleurs et formes, elle vit cette montre violette Kookaï qui lui sembla tout à fait parfaite pour mon anniversaire !

C'est ainsi qu'à partir de ce jour, ma montre violette mesura les battements d'un autre temps de vie dont j'espérais encore des bonheurs, de la créativité et surtout de la sérénité!!

A la veille de mes soixante ans, la sérénité est venue s'installer plus souvent dans ma vie ... si je regarde bien, toutes mes larmes, mes petites et grandes détresses, tous mes rires, mes amitiés, mes partages en valaient bien la peine ... le temps est devenu un ami ... passé , présent et futur ! il me conduira vers un au-delà qui ne me fait pas peur !! quand il sera temps de mourir, je ne pourrai que remercier pour tout le temps qui me fut donné de vivre sur terre!

vendredi 18 juillet 2008

effets de la couleur sur notre psychisme

vous me pardonnerez d'avoir perdu la trace exacte du livre référant dont je vais vous livrer la substantifique moelle, à savoir quelques suggestions qui me semblent avoir une certaine importance :

il est très à la mode de porter des lunettes de soleil ; mais sachez que si l'on parle beaucoup de la nécessité de se couper des Ultra Violets grâce au port de ces lunettes, on met de côté une vérité scientifique médicale ; à savoir que la glande pituitaire est stimulée par ces rayons Ultra Violets.

Ainsi donc cette glande qui est une sorte de chef d'orchestre des autres glandes ne doit pas être privée de ces rayons que l'on a diabolisés sans tenir compte de l'ensemble.

Ce qu'il me reste de la lecture de ce livre écrit par le photographe qui a inventé il y a longtemps le processus de photo qui consiste a, par exemple, prendre des instantanés d'un bouton de rose qui devient fleur, c'est essentiellement :

. éviter un port exagéré et systématique des lunettes de soleil

. éviter les verres teintés gris, verts et bleu trop foncés ; ils ont un effet déprimant sur le psychisme

. de même il a été constaté que les verres oranges ou roses sont excitants voire rendent agressifs les porteurs de ces filtres

. la médecine actuelle a tendance a protéger les yeux des personnes souffrant de maladies des yeux avec des verres teintés plus ou moins foncés

mais l'auteur de ce livre sur les effets de la lumière colorée démontre que des bains de lumière (tôt le matin ou en soirée) peuvent être salvateurs (il a guéri des personnes avec des troubles de la vue avec cette thérapie de la lumière)

On a observé que bien des maladies des yeux qui n'existaient pas en Afrique avant le port systématique des lunettes de soleil sont apparues de plus en plus fréquemment !!

Voilà, c'est peu, mais de quoi réfléchir tout de même sur ces lunettes de soleil devenues quasi obligatoires dans nos sociétés au détriment des besoins d'UV de notre corps!!

donc soyons vigilants sur la santé de nos yeux et de notre corps en général!!

mercredi 9 juillet 2008

cimicifuga

Cette fois-ci, je craquais complètement.

Ma vie rythmée depuis des mois par ces bouffées de chaleur d'un incroyable intensité, était devenue une lutte infernale pour maintenir un équilibre précaire. Mais aujourd'hui, complètement épuisée, je baissais pour la première fois les bras devant ce problème de santé devenu insoluble, cette ménopause dramatique.

J'avais essayé tout ce qui était disponible en phytothérapie, aromathérapie et homéopathie ; j'avais tenté l'acupuncture en vain et pas question de prendre des hormones synthétiques avec mon kyste au sein.

Moi qui ne croyait plus depuis longtemps à la médecine occidentale pour en avoir trop pâti, j'avais dérogé à ce désaveu ancien en allant consulter cette gynécologue, coqueluche des dames de Nice, mais là aussi, son traitement fut un échec.

Quand après deux heures d'attente cette femme médecin me reçut, il était 21 heures trente et elle me parut dans un tel état d'épuisement elle-même que j'eus envie d'inverser les rôles et de la soigner. Elle baillait à s'en décrocher la mâchoire, ses cernes sous les yeux faisaient peine à voir et tout en elle émettait les signaux d'une grande fatigue mal plaquée derrière la respectabilité de sa blouse blanche. Elle me proposa une kyrielle d'examens, me palpa distraitement et annonça tout à trac un kyste sur mon ovaire droit. J'étais choquée. Elle fit une ordonnance dont les produits pharmaceutiques n'eurent aucun effet sur mes bouffées de chaleur. Ainsi je sortis de son cabinet bien plus mal que je n'y étais entrée ; j'étais en effet venue avec une ménopause fatiguante, j'en ressortis avec un kyste aux ovaires qui n'avait rien de bien rassurant.

Le jeune interne radiologue du Centre Lacassagne, vérifiant l'existence de ce kyste dénicha, lui, un fibrome à l'utérus, mais point de kyste ! Là aussi la brutalité de ce jeune radiologue insensible à la portée de ses mots me fit fuir l'hôpital avec un autre mal que celui anticipé : à présent, c'était d'un fibrome dont on me faisait cadeau!!

Le hasard fit qu'heureusement je lus un article médical dans "science et vie" assurant que la plupart des fibromes de ce type disparaissent avec la ménopause sans nécessiter de chirurgie. Ça, c'était la bonne nouvelle que j'aurais aimé entendre de la bouche de l'indifférent radiologue qui avait su trouver ce parasite dans mon ventre.

En tout cas, après cet inutile et traumatisant détour par la médecine officielle, j'étais de retour à la case départ ; mes bouffées de chaleur continuaient à dévorer toute mon énergie vitale et malgré ma nature tonique, j'étais complètement à plat, découragée de trouver remède à ce que beaucoup de gens voyaient comme un simple passage dans le cycle hormonal de la vie d'une femme. En vérité, pour moi en tout cas, c'était l'enfer !

Comment me résigner à vivre avec une énergie au niveau zéro ? Comment trouver la force d'enseigner le Tai Chi Chuan alors que chaque fois que je levais mon bras, cela déclenchait une vague de feu qui partait du coeur et se transformait en une suée brûlante de la tête au pied ? Sans parler du malaise qui l'accompagnait, et me donnait la sensation que j'allais m'évanouir...

Surtout comment écouter un patient dérouler le triste récit de ses malheurs si moi-même j'étais affaiblie et terriblement mal en point ? Comment masser une personne et lui donner cette énergie vitale qui me manquait cruellement ?

Je pouvais accepter que ma vie sentimentale soit peu satisfaisante ; je pouvais faire avec l'insécurité matérielle de finances trop justes ; je pouvais me résigner à supporter ce plastron de gras qui s'était installé sur mon ventre... mais si je n'avais plus la force d'exercer mes activités professionnelles, il ne me restait plus rien sur quoi compter. Pas de réserve d'argent ni de famille nantie pas plus que d'amant-ami généreux et protecteur. Ma seule raison d'être, de vivre, de combattre était ma relation d'aide aux élèves et patients. Si je ne pouvais plus travailler, il ne me restait plus d'espoir !

C'est sur ce constat tragique que ce jour-là je craquais, écrasée par l'implacable logique de mon échec à trouver remède à cette désastreuse ménopause.

Quand les ressources de ce monde de matière ont échoué, reste à demander secours au monde spirituel, à ses anges, ses fées, ses guides de lumière. Ils demeuraient les seuls alliés possible, même si trop souvent je les imaginais passifs et indifférents à mon sort.

Je m'agenouillais et adressai en larmes une supplique à mes anges gardiens :

"Si vous ne m'aidez pas, je ne peux plus servir à rien ni à personne. Je ne pourrai plus remplir ma mission d'aide. Vous devez me trouver une solution parce que je n'ai plus que vous pour me sauver. Ne me laissez pas crever comme cela, par pitié"

Et puis un peu plus calme, et mouchant bruyamment mon chagrin trop lourd, je m'allongeai et m'assoupis une fois de plus pour récupérer un peu d'énergie avant le prochaine rendez- vous de massage.

Le jour dont je parle était un mercredi, et de ce jour, je me mis à guetter un signe, un message qui ferait réponse à ma prière aux anges.

Deux jours plus tard, exactement, une élève de Tai Chi Chuan ayant remarqué mes malaises, me dit qu'il y avait en pharmacie un nouveau médicament pour la ménopause. Je m'enquis du nom de ce produit et m'intéressais surtout à ses composants, notant un que je ne connaissais pas : cimicifuga.

"Tiens, jamais entendu parler de ça"

Le lundi qui suivit, une patiente me donna une documentation sur un laboratoire pharmaceutique hors du circuit commercial et me signala un composé spécial ménopause de leur cru. Et là aussi, la cimicifuga était mentionnée. Bingo, et de deux!

Une porte vers l'espoir s'entrouvrait, mais j'attendais tout de même une autre confirmation ; je vérifie que toutes choses qui viennent du ciel soient répétées trois fois.

Aussi quand Marie, le mardi suivant, m'apporta le tube vide d'un médicament spécial bouffées de chaleur, je ne fus qu'à demi-surprise de lire, parmi les ingrédients, le nom salvateur de la cimicifuga!!

Totalement rassurée par la convergence des trois confirmations, je commandais et pris cette fameuse cimicifuga et le miracle eut lieu : mes bouffées de chaleur furent considérablement adoucies en intensité et en fréquence ce qui me rendit à une vie presque normale.

Les anges parlèrent par trois bouches amies et je les remerciais comme il se doit de tant d'amour et d'attention à ma petite personne.

Comme quoi !!le ciel n'est pas sourd... le problème est que souvent nous n'écoutons pas sa voix ou, même pire, que nous cessons de lui faire demande