vendredi 20 juin 2008

allez, une autre petite histoire avant de parler de choses plus sérieuses la prochaine fois :

"Tommy avait mal commené sa vie de chien : il était la chose souffrante d'un clochard méchant surtout sous influence de l'alcool. Quand Tommy rencontra Gabriella au Parc Chambrun et qu'elle lui parla gentiment et longuement, Tommy se demanda alors si ce n'étais pas la chance de sa vie. Il la regarda profondément de ses yeux mélancoliques et se figea, mesmérisé par le discours charmant qu'elle lui tenait. La voix du clochard le rappela à son triste sort, mais le chien ne bougea pas. Il s'assit même tandis que les grognements du clochard le menaçaient de coups, une fois de plus. Gabriella s'arrêta et attendit. Cela lui déchirait le coeur de voir ce joli petit chien noir et blanc dans les pattes de ce bonhomme hargneux.

Elle venait juste de finir de lire un bouquin qui parlait du karma des animaux et qui racontait comment un chien errant se chercha un bon maître, guidé par ses anges.

Et même si l'ange du petit chien était invisible, Gabriella entendit l'appel au secours dans les yeux de cette petite bête maltraitée. Elle s'accroupit, lui parla doucement, lui demandant s'il voudrait vraiment vivra avec elle et pour de bon. Son coeur avait court-circuité sa logique ; car, en fait, avec son travail qui l'amenait à de perpétuels déplacements, adopter un chien n'était pas forcément une bonne idée.

Cependant, l'urgence n'était pas de solutionner la garde du chien, mais de l'extraire des mains du vilain bonhomme. Le type s'approcha d'eux en plein conciliabule muet et tira violemment le chien par son collier métallique. Le chien gémit un instant, se fit mou et résista au mieux à cette brutale empoigne.

Gabriella, mise en colère par les manières de brutes du monsieur, les suivit et protesta bien haut :

"Si votre chien vous pose des problèmes, je peux l'adopter" lui déclara-telle, tout à trac. Le clochard s'arrêta net et le chien s'assit, suppliant du regard Gabriella qui à présent débattait de son sort. Elle marchanda avec le bonhomme et proposa de le dédommager par un billet de 200 francs, billet qu'il enfoui prestement dans sa poche de peur qu'elle ne change d'avis. Il lâcha du coup le chien, fouilla son autre poche et lui fit cadeau d'une laisse crasseuse mais solide.

C'est ainsi que ce chien passa en quelque sorte des mains d'un ogre à celles d'une gentille fée.

Gabriella le nomma Tommy, en mémoire du chien dont elle venait de lire l'aventure dans son livre. Toilettage, délicieux repas, aimable compagnie, agréable demeure. Tommy qui vivait auparavant sous les bancs des parcs ou dans les portes cochères trouva sont sort infiniment meilleur. C'est Madame L., une voisine et amie qui s'occuperait de Tommy quand Gabriella serait en déplacement ou au travail. Trois promenades par jour dans le parc proche, nourriture de qualité et en abondance, petites calineries et caresses ... décidément cette nouvelle vie avait pour Tommy un goût de paradis.

Bien entendu, Tommy devint un inconditionnel de Gabriella et de Madame L., dorloté et caliné qu'il était pas ces deux femmes. Tous les ingrédients du bonheur d'un petit chien étaient bien réunis.

Mais pour leur malheur, les animaux domestiques ainsi que les petits enfants sont des télépathes naturels ou médium, vibrant en syntonie avec leurs parents ou maîtres et ils prennent sur eux, à leur insu, le mal de ceux avec lesquels ils vivent. Ce phénomène est bien connu des vétérinaires et des pédiatres.

Ainsi donc, quand Gabriella partit trois longues semaines pour accompagner sa maman mourante à Florence, Tommy fut confié à Madame L. Pendant ce temps, Gabriella resta au chevet de sa mère nuit et jour, la soulegeant avec de la morphine que le médecin italien lui livrait tous les matins. Elle savait qu'il fallait évacuer tout le non-dit de son enfance avant que le silence de la mort ne les sépare.

Sa mère n'avait pas été tendre : femme orgueilleuse, froide, égoïste, mondaine, elle avait laissé en héritage à sa fille une plaie d'amour inguérissable, une béance sans fond. Comment Gabriella aurait-elle pu accepter qu'on l'aimait peu en famille, qu'on la dressait plutôt que de l'élever, qu'on l'éloignait à tout propos plutôt que de rechercher sa compagnie ?

De cette enfance sans amour maternel, Gabriella avait gardé une fringale d'affection, un besoin fou de se donner, une panique devant la solitude ennemie, un creux au ventre que rien ne comblera jamais. Connaissant en détail l'histoire de sa triste enfance, j'espérais qu'elle avait pu parler à sa mère de tout ce qu'elle avait gardé pour elle, ce non-dit douloureux qui l'avait blessée irrémédiablement. Mais je savais aussi que Gabriella avait un désir de ne pas faire de vague et qu'elle cherchait souvent à éviter les conflits avec cette mère malgré tout, et je doutais qu'elle ait osé s'exprimer sur ce dont elle aurait eu le droit de se plaindre.

Gabriella revint de cet accompagnement final suivi de l'enterrement, dans un état second ; elle semblait éthérée, lumineuse, vidée quand même, mais en paix.

Entre temps, et sans qu'on y vit la moindre relation, Tommy avait développeé un vilain goître. La chose devenait de plus en plus grosse et inquiétante ce qui l'obligea à consulter le vétérinaire en urgence.

Le vétérinaire ne se prononça pas, fit faire une biopsie et découvrit que ce n'était pas cancéreux. Restait que, même bénin; ce goître avait pris des proportions alarmantes et qu'il en suppurait un liquide jaunâtre peu ragoûtant. Le vétérinaire baissa les bras, proposa des antibiotiques à tout hasard et d'autres examens... et le goître persista.

C'est à ce moment de cette vilaine affaire que j'eus l'idée de suggérer d'amener Tommy à une radiéthésiste médicale, vétérinaire elle-même mais ayant lâché sa profession. Son approche holostique des problèmes de santé me convenait pour moi-même et j'appréciais que cette femme fasse comme moi, le lien entre les schémas mentaux ou émotionnels et les troubles de santé dont ils sont le symptômes.

Tommy fut donc examiné par cette dame. Elle passa ses mains comme un scanner sur tout le corps de Tommy et déclara :

"Ce chien n'est pas malade, tous ses méridiens fonctionnent bien. Le problème vient de vous. Votre chien somatise vos angoisses"

Gabriella, surprise par cette affirmation, s'écroula soudain et raconta en larmes à cette dame toutes les tristesses de cet accompagnement à sa mère mourante. Et surtout elle dut avouer qu'elle avait épargné sa maman du reproche de toutes les misères affectives dont elle avait souffert à cause d'elle et de ce manque terrible d'affection et d'amour. Ce non-dit affreux, ce colis empoisonné était resté là, coincé dans sa gorge comme un noeud pourri ; et c'est Tommy qui, en sympathie ou osmose fusionnelle avec sa maitresse, avait manifesté par ce goître le trop plein de ce silence toxique.

La radiesthésiste proposa des Fleurs de Bach appropriées et des granules homéopathiques pour Gabriella afin de l'aider à évacuer la charge énergétique négative de ces lourds secrets qu'elle avait gardé par devers elle. Quant à Tommy, aucun médicament ne s'imposait.

Ce fut Gabriella qui, à son tour, soigna indirectement Tommy en se rééquilibrant elle-même. Le goître mit très peu de temps avant de complètement disparaitre.

Ainsi Tommy reprit sa bonne vie d'antan auprès de Gabriella qui avait enfin lâché le fardeau de ses souffrances d'enfance, paquet qui avait mis les boules à la gorge de son gentil chien!!

1 commentaire:

Anonyme a dit…

coucou!
j'ai vu que mon premier com finalement était passé .........quelle belle histoire tu nous contes là ma Lili....j'ai eu le bonheur de pouvoir vider mon sac auprès de toi et je sais le bien que j'en ai tiré ! hélàs je n'ai retrouvé personne avec qui je pouvais mettre mon âme à nu ....mais de belles rencontres tout de même et de gentilles amies avec qui je ris bien mais ce n'est plus la même chose ........! je te souhaite un bel été ma belle amie , des rencontres magiques et de belles vacances !
mais je reviendrai te lire avnt ton départ bien sûr...j'aime.......
mille bisous
Domi